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couleur des fleurs
Couleurs !, quelles couleurs ?
Les couleurs des fleurs, généralement celle des pétales, des sépales et autres tépales ou des bractées, ne sont pas destinées à l’œil humain [1].
L’œil humain perçoit de nombreuses nuances, moins que ce que proposent en théorie les écrans d’ordinateurs personnels (ou leurs imprimantes) mais ceux-ci ne ne les restituent pourtant pas toutes.
Pour voir, outre les bâtonnets qui ne donnent qu’une vision en noir et blanc — la seule utilisée la nuit —, nous avons, généralement, trois types de cônes destinés à la couleur là où les mammifères — hors des primates — n’en ont que deux. Plusieurs types de daltonisme donne une vison des couleurs telle qu’elle est perçue par d’autres mammifères. Encore que certains de ces derniers ne voient qu’en noir et blanc : la vision de nuit s’est souvent développée au détriment de celle des couleurs.
En fait, de lointains ancêtres avaient 4 types de cônes (bleu, rouge, vert, ultraviolet), ce qui a été gardé chez les oiseaux [2]. Si peu de plantes sont pollinisés par les oiseaux, par contre la consommation des fruits par ceux-ci est un mode de dissémination fréquent. De ce fait les couleurs des fruits, et les informations liées, sont très différentes pour les oiseaux et pour vous. Les mammifères ont perdu 2 types de cônes dans l’évolution (l’ultraviolet et le vert). Les primates (ou même le groupe plus large des Euarchontoglires ?) ont hérité d’une mutation, d’une tare, « recréant » un équivalent des types de cônes perdus [3]. Certains d’entre vous — surtout des femmes [50 % de celles-ci et 10 % des hommes ?] — auraient même un 4e type de cône qui ne rétablit pas une vision avec les quatre couleurs primaires « primitives » puisqu’il s’agit de cônes pour l’« orange » ! [4].
Les insectes eux, ne perçoivent généralement pas le rouge [5] mais peuvent voir l’ultraviolet présent sur les pétales du rouge coquelicot. Donc, le rouge des fleurs ne serait rouge ou « que » rouge que pour vous. Ainsi, less abeilles domestiques ont des cônes pour le vert, le bleu et l’ultraviolet et perçoivent, en tout, huit nuances avec le blanc et le noir, contre — selon les sources — des dizaines à des centaines de milliers pour l’humain. « Les contrastes marqués et les couleurs vivent attirent très fortement [de près, les] insectes, du moins le blanc, le jaune, le bleu et le violet. » (La Salamandre, n° 189, décembre 2008 : un très bon numéro nommé « Rouge ? »). Mais, ces abeilles et bourdons perçoivent l’irisation des pétales présente justement dans la fin de l’ultraviolet qui leur est visible. Cette irisation est d’origine structurelle et non chimique comme les pigments et participe à la reconnaissance des fleurs.
N’oublions pas non plus de relativiser l’exactitude de la qualification des couleurs. Celle-ci dépend aussi de leur contexte culturel ou matériel (bois, feuillage, peau humaine, vin, pierre, etc.) et non toujours d’une palette absolue.
Une page est également destinée à visualiser les fleurs par couleur.
Une autre page est consacrée aux teintes possibles avec les plantes tinctoriale.
Sur le vision des couleurs et les pigments végétaux, un article très bien fait du 23 mai 2020 : « Rendez-vous en terre indigo : les pigments végétaux » sur le Plantoscope.
Si les couleurs sont importantes pour classer les fleurs, il existe aussi des systèmes pour les feuillages ou les fruits (fraises, pommes, poires, prunes, cerises, etc.). Aussi, comme dans d’autres domaines, des nuanciers existent. Ceux produits par le Centre technique au service de la filière fruits et légumes (CTIFL), propose des « Code couleur » abricot, cerise, cerneaux de noix, fraise, poire, pomme (par variété comme ’Pink Lady’, ’Golden’, ’Gala’, etc., et pour l’amidon de pomme), oignon, olive (variété Lucques), tomate.
[1] Les humains ont toutefois utilisé ces couleurs comme outil esthétique dans leurs civilisations/cultures. Celà a conduit à la recherche de nouvelles teintes ou nuances plus particulières les unes aux autres ; voir les nuanciers créés en floriculture.
[2] La question ne serait donc pas de savoir comment les vaches, les chiens ou les daltoniens voient la « réalité » mais comment vous (la majorité des humains dit « normaux » sur ce plan), vous vous en sortez en voyant si peu de couleurs de celle-ci.
[3] Pour simplifier, un cône rouge-vert (LM) se séparant en deux types : vert et rouge. Parallèlement, un rat de l’hémisphère sud percevrait lui l’ultraviolet (gène gardé ou recréé ?).
[4] Voir sur Wikipédia (article cône_biologie) qui recense deux études :
— Backhaus, Kliegl & Werner Color vision, perspectives from different disciplines (De Gruyter, 1998), p. 15-116, section 5.5.
— Pr. Mollon (université de Cambridge), Pr. Jordan (Newcastle University) « Study of women heterozygote for colour difficiency » (Vision Research, 1993).
[5] Il y a chez certaines espèces des mutations qui ont recréé un quatrième type de cône sensible au rouge (comme chez quelques hyménoptères et surtout chez des lépidoptères). Voir par exemple sur un forum de septembre 2009 d’Insecterra qui signale ces deux références bibliographiques :
— Adriana D. Briscoe, A.D., Chittka, L., 2001. « The evolution of color vision in insects ». Annual Review of Entomology, 46:471–510.
— Stavengaa, D.G., Arikawab, K. 2006. « Evolution of color and vision of butterflies ». Arthropod Struct Dev. 2006 35 (4) : 307-18.