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❦ bestioles (la gent animale régionale)
Cette rubrique, consacrée aux animaux dans un site plutôt botanique, est destinée plus largement à présenter des animaux et plus tard d’autres êtres, vivants (champignons, bactéries…) ou non (virus...) en rapport avec les végétaux décrits. Ce ne sera pas très simple !
En effet, les recherches actuelles ont révisé la vision classique du vivant. Après être passé de 2 règnes (végétal ou animal) à 3 [1] en rajoutant les procaryotes (êtres sans noyaux cellulaires), puis vers 1969 à 5 en séparant végétal, animal, champignon, procaryote (ou monère), protiste avec Robert Harding Whittaker (1920-1980), la phylogénétique propose 3 clades (Archaea ou archées, Eubacteria ou eubactéries et Eukaryota ou eucaryotes). Ceux-ci sont sensés être apparentés, l’hypothèse sous-jacente étant que la vie ne serait apparue qu’une fois [2]. C’est cette Classification phylogénétique du vivant de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader (Belin, 2001, 2002, 2006) qui est grossièrement dessinée ci-après->doc188 (elle est aussi disponible en page .html : voir les documents joints en bas de cette page).
Le monde qui nous est visible n’est qu’une partie superficielle et minime du monde vivant. Ce que l’humain, ses religions et ses philosophes — pour notre Occident islamo-judéo-chrétien — ont pris pour évidence n’est qu’une idée préconçue de la vie. La majeure partie des formes de vie est invisible à l’œil nu et la culture humaine s’est construite avec cette ignorance. Pour beaucoup de générations, il est encore difficile de concevoir que l’on puisse être ni animal, ni végétal, que — exemple couramment répété — le crocodile est plus proche d’un oiseau que d’un lézard, etc. [3] Même actuellement, l’enfant qui affirmera à son instituteur ou son institutrice que les champignons ne sont ni des plantes ni des animaux sera souvent regardé-e avec commisération. Quant à annoncer que certains « [ex-]champignons » (les myxomycètes) se déplacent et avalent bactéries ou champignons pour se nourrir ou que le mildiou n’est pas un champignon mais — pour simplifier — presque une algue (un oomycète, en fait) !
La séparation même entre vivant et non vivant, entre vivant et minéral n’est plus évidente. Le prion (« particule » protéinique), objet de tant de peurs et vecteur de la maladie de la « vache folle » ou les virus (pourtant possesseurs d’ARN ou d’ADN) ne sont pas toujours considérés comme faisant parti du vivant et portent parfois la douce appellation de d’ « entité biologique » ou, pruderie, d’ « objet ». Il y aurait donc des états autres que non-vivant ou vivant (et à l’intérieur d’autres que plante ou animal) ou un continuum entre ces états.
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Schéma d’après Classification phylogénétique du vivant, Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader (Belin, 2001, 2002, 2006)
[1] Déjà, vers 1866 avec Ernst Haeckel (1834-1919) décrivait les protistes comme ni végétaux, ni animaux.
[2] Pour Thomas Cavalier-Smith (1942-....) — qui proposa aussi un 6e règne (Chromista ou chromistes, la « lignée brune » de G. Lecointre et H. Le Guyader, puis Chromalveolate) —, les eubactéries seraient les êtres originaires de la vie.
[3] La notion d’espèce est elle-même difficile à définir. Voir à ce sujet : http://www.inra.fr/dpenv/leguyc46.htm.
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arbre du vivant (Freemind - 67.8 kio)
D’après La Classification phylogénétique du vivant de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader (Belin, 2006).
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vivant.html (HTML - 236.4 kio)