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toxicité des plantes

Quelles précautions pour les jardins ?

par Claude Delattre

vendredi 25 juillet 2003

Le Journal des maires d’octobre 2002 proposait déjà un article? intitulé : « Le Datura à l’index : les plantes toxiques et le fleurissement » par Roland Jancel, ingénieur horticole. Allusion au maire de Thann qui cet été avait fait arracher les plans de datura des jardins municipaux après qu’un jeune les eut utilisé comme hallucinogène. La question est alors posée : « Faut-il éliminer toutes les plantes toxiques des terrains communaux ? ».


Voir en ligne : fiche technique écrite pour le site des AJOnc

Face à la réalité, la réponse est non. Seuls 1 à 4 % des appels aux centres anti-poison, sur 10 ans, ont des plantes pour origine, et les intoxications réelles représentent 0,5 % des appels. 75-80 % des cas concernent les enfants de 1 à 3 ans (les garçons évidemment !) qui sucent ou mâchonnent tout ce qui est à leur portée. Aucun décès toutefois du à des végétaux, hors les suicides et les erreurs de champignons. La sécurité des foyers et les chutes de branches sont plus dangereuses que les plantes hors le pollen? et les allergies qu’il peut provoquer.

Donc pas de soucis pour les daturas, clématites, pomme de terre (fleurs?), muguet, laurier rose, pavots, euphorbes, if, laburnum, thuya (bon on peut s’en passer), troène, daphné, berbéris, if, marronnier (bof), prèle, digitale… pépin de pomme (eh oui).

En fait, le risque zéro n’existe pas. On peut certes installer nos plantes de telle manière que les plus petits, déjà sous surveillance par les parents non indignes, ne soient pas victimes de trop mauvaises surprises. Si les plantes mâchouillées sont justes écœurantes, c’est une bonne leçon pour eux. Mais des plantes spontanées? envahiront toujours les jardins quels qu’ils soient. Des insectes vivront à l’extérieur des appartements. Et à moins de supprimer toutes plantes (pollens), tous insectes et oiseaux et mammifères hors humains, il est illusoire de protéger de l’improbable. Au contraire, la diminution des « agressions » externes, la baisse de bio-diversité semble accentuer les risques pour l’organisme. Même les personnes originaires de la campagne et parties sur le tard en milieu urbain deviennent plus sensibles que les autres aux allergies si elles reviennent dans leur premier milieu. L’exposition aux pollutions et l’absence de contact avec les « agresseurs » naturels a fragilisé leurs défenses immunitaires.

Une bonne raison, encore, de défendre la bio-diversité même et surtout en ville.

Claude Delattre