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❦ sol (potentiel Hydrogène pH)
pH du sol
Le « potentiel hydrogène » (pH) — échelle logaryhtmique (de base 10) numérotée de 0 à 14 (pour des éléments en solution aqueuse) — mesure l’acidité ou la basicité d’un élément.
Les sols — dans notre domaine, du moins —, ont généralement un pH de 4 (très acide) à 9 (très calcaire). La neutralité d’un sol correspond à un pH de 7. En botanique, on se contente de noter de 0,5 en 0,5. Cette notation indique la plage d’acidité/basicité tolérée ou préférée par une espèce. Donc, si votre sol à un pH 5,71, il vous faut rechercher les plantes qui acceptent un pH 5,5 ou 6. L’importance du pH est lié à la capacité pour les plantes à assimiler les éléments disponibles du sol. Ainsi le calcium, le magnésium, le phosphore, le potassium, le molybdène et le soufre sont moins facilement assimilables en milieu acide, tandis que le bore, le cuivre, le fer, le manganèse et le zinc le sont moins en milieu basique.
La plupart des plantes peut vivre sur une plage plus importante que celle indiquée mais ne se développera pas avec le même confort. Les plantes de jardin potager apprécient souvent un pH de 6,5 [1] et plus généralement entre 6 et 7,5.
Les sources peuvent être divergentes pour une même espèce. Une difficulté — en partie liée — est que, suivant la structure du sol (sableux, argileux, tourbeux, limoneux...), une plante préférera tel ou tel pH : exceptionnellement, jusqu’à deux points de plus (soit 100 fois plus basique) en sol argileux qu’en sol sablonneux. De fait, on peut considérer aussi un système à trois paramètres : potentiel hydrogène (pH — mesurant des flux de protons —, avec un optimum pour les cultures à 6,5-7), potentiel d’oxydoréduction ou potentiel rédox (Eh [pE en anglais] — mesurant des flux d’électrons —, en mV ou millivolts avec un optimum pour les cultures à 400-450 mV) et résistivité électrique du sol (ρ ou rhô, en Ω ou ohm avec un optimum pour les cultures de 1100-2600 Ω) [2]. La combinaison des facteurs pH et Eh est parfois utilisé sous le terme « élasticité rH2 » [3] pour mesurer de 0 à 42 les facultés réductrices ou oxydantes d’une solution : 0 à 28 indiquant un système réducteur, 28 à 82 indiquant un système oxydant. Ici, l’optimum pour les cultures serait de 24 à 29.
[1] Lorsque les plantes préfèrent un pH du sol autour de 1, elles sont dites hyperacidophiles ; pour 2 : acidophiles ; 3 : intermédiaires entre acidophiles et acidiclines (ou acidocline) ; 4 : acidiclines ; 5,5 : intermédiaires entre acidiclines et neutroclines ; 6 : neutroclines ; 7 : neutrophiles ; 8 : basophiles ; 9 : hyperbasophiles.
[2] Voir sur le site du CIRAD l’article « Potentiel d’oxydoréduction, pH, résistivité : un nouveau regard sur le fonctionnement des systèmes cultivés » (novembre 2012)
Voir aussi un mémoire de génie biologique par Simon Rousselot pour s’initier « Mise au point de la méthode de mesure de trois paramètres du sol : pH, potentiel d’oxydoréduction et résistivité » (IUT de Caen, 2012).
[3] Avec ce magnifique calcul (simplifié !) rH2 = 2 pH +33,8 Eh, à une température de 25 °C.